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Après avoir traversé l’Atlantique dans les bagages des conquistadors, elle a entamé une traversée du désert pendant plus deux siècles où elle fut considérée comme toxique avant de devenir le végétal le plus consommé au monde après la pomme de terre. Retour sur une épopée pleine de rebondissements.
Imaginez un monde sans sauce tomate, sans salade ni farci du même nom… Ce fut pourtant le cas jusqu’au XVIe siècle dans toutes nos contrées. De retour du Mexique en 1519, le conquistador espagnol Cortés rapporte en Europe la tomate comme de multiples autres fruits et légumes. À l’époque, elle ressemble à nos tomates cerises !
Ils avaient pourtant vu les Aztèques consommer des tomates. Dans son Histoire générale des choses de la Nouvelle Espagne, sorte de traité ethnologique avant l’heure, le missionnaire Bernardino de Sahagún raconte comment les Aztèques préparaient la sauce tomate agrémentée de piments et de graines de courge. En Europe, la tomate eut dès le départ et pour longtemps une très mauvaise réputation. « Le tempérament, la faculté et la vertu de cette plante ne sont pas encore connus, mais selon que nous pouvons juger, hors du goût, elle est de nature froide, dangereuse pour en user », affirme au XVIe siècle le botaniste Rembert Dodoens.
Suprême suspicion, elle ressemble beaucoup à sa « cousine », la mandragore. C’est dans un chapitre consacré à la mandragore qu’apparaît pour la première fois la tomate dans la littérature scientifique européenne, sous la plume d’un médecin et botaniste italien qui l’appelle pomi d’oro, pomme d’or. Mais pour les paysans, elle est la pomi d’oro (« pomme d’or), qui deviendra la pomodoro, nous rappelant que les premières tomates n’étaient pas rouges mais jaunes. En France et dans quelques autres pays, on l’appellera « pomme d’amour ». La tomate ne rentrera dans le dictionnaire de l’Académie française qu’en 1835.
Louis XIV, grand amateur de fruits et légumes, ne connaîtra pas la tomate. Elle ne sera reconnue comme comestible par l’almanach Le Bon Jardinier qu’en 1785. Mais la France ne découvrira vraiment la tomate qu’avec La Marseillaise ! En effet, c’est lors de l’arrivée des volontaires marseillais à Paris le 30 juillet 1792 que les Marseillais et autres Provençaux en réclament dans les restaurants parisiens. En Europe, la tomate connaîtra le parcours assez classique des produits rapportés du Nouveau Monde. Comme les pommes de terre, les piments, les courges, le maïs, le cacao et les fraises, elle arrive en Espagne et très vite à Naples, possession espagnole.
Le XXe siècle verra le triomphe de la tomate. Elle est enfin consommée crue et s’impose comme reine des salades. Avec une production avoisinant les 200 millions de tonnes, elle est devenue le légume le plus consommé au monde après la pomme de terre. En France, la consommation de tomates fraîches est de l’ordre de 13 kilos par personne et de 22 kilos en équivalent tomates fraîches pour les produits transformés. Farcie ou en ratatouille, en soupe ou en sauce et, bien sûr, en ketchup sans oublier la pizza sur laquelle la tomate règne en maître : quelle revanche pour une pestiférée !
Et si ce petit avant-goût du magazine vous a plu, et que vous en voulez encore plus, n’attendez plus ! Cliquez-ici pour consulter l’intégralité du magazine en ligne !
Après avoir traversé l’Atlantique dans les bagages des conquistadors, elle a entamé une traversée du désert pendant plus deux siècles où elle fut considérée comme toxique avant de devenir le végétal le plus consommé au monde après la pomme de terre. Retour sur une épopée pleine de rebondissements.
Imaginez un monde sans sauce tomate, sans salade ni farci du même nom… Ce fut pourtant le cas jusqu’au XVIe siècle dans toutes nos contrées. De retour du Mexique en 1519, le conquistador espagnol Cortés rapporte en Europe la tomate comme de multiples autres fruits et légumes. À l’époque, elle ressemble à nos tomates cerises !
Ils avaient pourtant vu les Aztèques consommer des tomates. Dans son Histoire générale des choses de la Nouvelle Espagne, sorte de traité ethnologique avant l’heure, le missionnaire Bernardino de Sahagún raconte comment les Aztèques préparaient la sauce tomate agrémentée de piments et de graines de courge. En Europe, la tomate eut dès le départ et pour longtemps une très mauvaise réputation. « Le tempérament, la faculté et la vertu de cette plante ne sont pas encore connus, mais selon que nous pouvons juger, hors du goût, elle est de nature froide, dangereuse pour en user », affirme au XVIe siècle le botaniste Rembert Dodoens.
Suprême suspicion, elle ressemble beaucoup à sa « cousine », la mandragore. C’est dans un chapitre consacré à la mandragore qu’apparaît pour la première fois la tomate dans la littérature scientifique européenne, sous la plume d’un médecin et botaniste italien qui l’appelle pomi d’oro, pomme d’or. Mais pour les paysans, elle est la pomi d’oro (« pomme d’or), qui deviendra la pomodoro, nous rappelant que les premières tomates n’étaient pas rouges mais jaunes. En France et dans quelques autres pays, on l’appellera « pomme d’amour ». La tomate ne rentrera dans le dictionnaire de l’Académie française qu’en 1835.
Louis XIV, grand amateur de fruits et légumes, ne connaîtra pas la tomate. Elle ne sera reconnue comme comestible par l’almanach Le Bon Jardinier qu’en 1785. Mais la France ne découvrira vraiment la tomate qu’avec La Marseillaise ! En effet, c’est lors de l’arrivée des volontaires marseillais à Paris le 30 juillet 1792 que les Marseillais et autres Provençaux en réclament dans les restaurants parisiens. En Europe, la tomate connaîtra le parcours assez classique des produits rapportés du Nouveau Monde. Comme les pommes de terre, les piments, les courges, le maïs, le cacao et les fraises, elle arrive en Espagne et très vite à Naples, possession espagnole.
Le XXe siècle verra le triomphe de la tomate. Elle est enfin consommée crue et s’impose comme reine des salades. Avec une production avoisinant les 200 millions de tonnes, elle est devenue le légume le plus consommé au monde après la pomme de terre. En France, la consommation de tomates fraîches est de l’ordre de 13 kilos par personne et de 22 kilos en équivalent tomates fraîches pour les produits transformés. Farcie ou en ratatouille, en soupe ou en sauce et, bien sûr, en ketchup sans oublier la pizza sur laquelle la tomate règne en maître : quelle revanche pour une pestiférée !
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