Magazine Avant-Goût - Et si on se mettait au vert

36 Avant-Gožt Le rythme de la croissance des pommes de terre dépend de quand on les plante : si c’est en février, elles vont être récoltées mi-mai, soit environ 85-90 jours. Mais plus on avance dans la saison, plus la croissance est rapide. ses fils fin mars. Les pommes de terre, même nouvelles, n’étaient pas encore à maturité. Ils nous montrent des parcelles où les pommes de terre ont été plantées mi-février. Elles sont recouvertes d’un voile d’hivernage qui les protège du gel et garde la chaleur. « Ces champs, les anciens les appelaient “le petit Nice“ », s’amuse Richard. Dans « le petit Nice », on peut espérer deux ou trois degrés de plus que sur d’autres sites voisins et ainsi éviter, tant que faire se peut, le gel. « Le rythme de leur croissance dépend diversifier un héritage familial, malgré les aléas. De fil en aiguille, la famille choisit de développer la pomme de terre nouvelle (lire encadré). D’aborD un terroir… La variété de pommes de terre choisie est la « Délicatesse » qui allie une peau très fine riche en sels minéraux et vitamines tout en ayant une chair ferme qui se tient. Elle représente 90 % de la production de la famille Izier, les 10 % autres étant des rattes. de quand on les plante : si c’est en février, elles vont être récoltées mi-mai, soit environ 85-90 jours. Mais plus on avance dans la saison, plus la croissance est rapide, si on les plante en avril, elles seront à maturité au bout de 60 jours. », explique Florent. On sent Richard fier de travailler avec ses deux fils, « c’est bien de développer ensemble », explique-t-il. Florent a terminé une école d’agriculture en 2009, Romain a passé un BTS de BTP, ce qui a été bien utile pour créer et rénover les 3 000 mètres carrés de bâtiments,indispensables pour l’exploitation.Ils ont réuni leurs forces dans une société commune, « il y a une grande confiance », disent-ils à l’unisson et ça se sent ! Il y a aussi la fierté d’avoir su conserver, développer et « Pour faire de la qualité, iI faut éviter tous les stress de la plante (hydriques, alimentaires, etc.) », expliquent Romain et Florent. Près d’un siècle d’innovations • 1927. « C’est l’année où mes grands-parents Élysée et Mélanie ont acheté l’exploitation. Ils n’avaient que 6 hectares, cultivaient la vigne et les asperges, ce qui correspondait au terrain, peu riche et pauvre en eau. Ce n’était pas l’autarcie, mais juste au-dessus », raconte Richard. • 1948. Les parents de Richard, Raymond et Madeleine, reprennent la ferme et la développent en se lançant dans l’abricot.À l’époque, c’est novateur, mais l’abricot est très fragile, vulnérable aux maladies. • 1983. Richard reprend à son tour l’exploitation, se marie en 1985 avec Chantal qui exerce un emploi extérieur. Il perpétue l’abricot, les asperges et crée en 1986 un atelier d’engraissement bovin. En 1996, apparaît la maladie de CreutzfeldtJakob, plus connue sous le nom de maladie de « la vache folle ». « Là, je me dis qu’il faut tout changer… Je m’intéresse à la pomme de terre nouvelle, on commence sur un demi-hectare, on faisait tout à la main ! » • 2002. Le virage définitif est pris : « J’en avais 4 hectares, quand j’ai rencontré un acheteur de Grand Frais, qui me dit “Demain, j’en veux 1,2 tonne…“ ».Tout change, alors. • 2021. Création de la SCEA Izier.

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