Magazine Avant-Goût - Un été riche en goûts et en couleurs

64 Avant-Goût UN PEU D’HISTOIRE... La sardine Longtemps les filets utilisés furent droits, longs d'environ 45 mètres et hauts de 5 à 10 mètres. Au XXe siècle apparaissent les filets bleus teintés au sulfate de cuivre pour se confondre avec la couleur de l'eau. friands du garum,le nuoc-mâm de l’époque, obtenu à partir du pressage des poissons. Selon une étude de l’Ifremer3, « sur les côtes bretonnes,en particulier en baie de Douarnenez,on trouve trace de grandes cuves à salaison où le poisson marinait pour fournir cette sauce ainsi que des sardines confites (la conserve d’alors), que l’on retrouvera au cours des siècles suivants.Après la chute de l’Empire romain,cette activité a permis de nourrir les populations côtières.On retrouve peu de traces écrites sur la pêche à la sardine au Moyen Âge,mais on sait que,dès le Xe siècle, La Rochelle était un centre important de pêche et de salaison.Au XIIe, la sardine était consommée à Paris et jusqu’en Flandre. Aux XIVe et XVe siècles, il est fait mention de presses à sardines en Bretagne et les presseurs bretons vendaient leurs sardines en Angleterre et jusqu’en Espagne ». Attirées pAr lA lumière des torches Il ne faut pas croire que la sardine soit une fille facile à pêcher. C’est un poisson migrateur qui vit en bancs de milliers d’individus qui se déplacent en fonction de la température de l’eau, de la ressource en nourriture et de son cycle de reproduction. Elle se nourrit de plancton, de larves et de petits crustacés,et la femelle peut pondre jusqu’à soixante mille œufs qui flottent et éclosent © Cciamp/La Collection © Bilketa © BNF Gallica deux à quatre jours après la ponte,comme l’explique Mireille Gayet dans son très complet Petit traité de la sardine 4 : « On la dit très capricieuse car ses migrations donnent lieu à des disparités importantes quant aux pêches,surtout lorsque les moyens de pêche ne permettent pas de s’éloigner des côtes. » C’est peu dire qu’on a appâté différemment la sardine dans le temps et selon les lieux. Dès l’Antiquité, les pêcheurs méditerranéens les attiraient par la lumière de torche. « Puis, les flambeaux des pêcheurs marseillais Marchandes de sardines se rendant de Biarritz à Bayonne. D’après Gustave Janet. Extrait du Journal illustré, n° 77 de 1865. Sur cette carte postale, ode marseillaise à la gloire de la sardine ! Avant l’expression populaire « C’est la sardine qui a bouché le port de Marseille », apparue au XVIIIe siècle.

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