Grand Frais - magazine avant-goût

70 Avant-Goût UN PEU D’HISTOIRE... La fraise Louis XIV en raffolait jusqu’à l’indigestion, à tel point que son médecin finit par lui en interdire la consommation. loppe la culture du fraisier : 12 000 plants sauvages sont plantés dans les jardins royaux du Louvre en 1368.Les Anglais domestiquent la fraise des bois grâce au paillage et au fumage des sols (en anglais, strawberry signifie « baie de paille »).À la Renaissance, les dames la dégustent avec de la crème et du sucre tandis que les hommes l’arrosent de vin.Et comme souvent dans l’histoire des fruits et des légumes,ce sont les grandes expéditions à travers les océans et les continents qui favorisent l’essor de la fraise.Dès le XVIesiècle, de nouvelles variétés arrivent du Canada dans les bateaux du navigateur et explorateur breton Jacques Cartier (1491-1557). Puis la fraise de Virginie dite « fraise écarlate » débarque en France et en Angleterre. LES JAPONAIS LUI VOUENT UN CULTE Une autre aventure fraisicole mérite d’être contée : en janvier 1712, le capitaine du génie François-Amédée Frézier (1682-1773) « embarque à Saint-Malo sur un navire de commerce, avec une mission secrète, écrivent Thierry Delahaye et Pascal Vin : étudier les moyens de défense des colonies espagnoles alors implantées au Chili et au Pérou.À Concepción, au Chili, Frézier découvre des plants de… fraisier, domestiqués par les Araucans puis cultivés par les Espagnols à partir du XVIe siècle, et donnant des fruits “gros comme des noix, quelquefois comme des œufs de poule, rouge pâle, avec une chair ferme à l’arôme délicat”. Frézier prélève des fraisiers et, après un voyage de retour long de six mois, aborde à Marseille en 1714. » Les plants de la Fragaria chiloensis font grise mine mais dès 1750, le fraisier du Chili est cultivé en mélange avec des espèces pollinisatrices dans la région de Plougastel (Finistère) où le climat est adapté. Le fraisier © Collection privée © Collection privée, Paris Vendeuse de fraises, début du XXe siècle. Le panier de fraises, 1761. Tableau de Jean-Siméon Chardin (16991779). Les nobles, jusqu’à Louis XIV, appréciaient peu les fraises. Elle était dépréciée, comme le melon ou les autres légumes, car elle poussait sous la terre. À la Renaissance, les dames les dégustent avec de la crème et du sucre tandis que les hommes l’arrosent de vin.

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